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Le choix d'aller plus loin dans la valorisation

À Châtenoy-le-Royal, la famille Galoche a fait le pari de transformer une contrainte foncière en un atout commercial en se lançant dans la transformation et la vente de produits laitiers fermiers. Un an et demi après le démarrage, les résultats dépassent les prévisions.

La famille Galoche est installée à Châtenoy-le-Royal depuis cinq générations. Aujourd’hui, Anne-Laure et Cédric Galoche élèvent un troupeau laitier d’une soixantaine de montbéliardes pour une production de 510.000 litres de lait. Tous deux sont des passionnés de génétique. Peu de temps après son installation, le jeune Cédric avait remporté le trophée du meilleur pointeur de race à Paris. En 2007, l’élevage participait pour la première fois au concours général montbéliard avec Udine qui avait remporté le titre de meilleure mamelle jeune. 

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En février dernier, le Gaec présentait sa cinquième vache au salon de l’agriculture. Janita y a obtenu un premier prix et n’était pas très loin d’un titre de championnat. Tout comme son papa Paul, Cédric s’est beaucoup investi dans le syndicat des éleveurs montbéliards de Saône-et-Loire ainsi qu’au sein de l’association Lait’lite 71.

Faute de terre, le choix de la vente directe
Coincée entre l’autoroute A6 et l’agglomération chalonnaise, l’exploitation de la famille Galoche résiste tant bien que mal à une urbanisation galopante. « Nous perdons régulièrement des terres. 18 hectares sont inondables et c’est impossible de s’agrandir », confie Cédric qui exploite 144 hectares de SAU dont une soixantaine en cultures. La contrainte foncière est l’un des paramètres qui ont motivé l’élevage à se lancer dans la transformation. En 2016, la compagne de Cédric, Anne-Laure, a eu envie de venir travailler sur l’exploitation familiale. Les deux époux ont alors fait le choix d’aller plus loin dans la valorisation de la production laitière de la ferme. D’une contrainte, les associés ont eu l’idée de faire de l’implantation péri-urbaine de la ferme un atout en se lançant dans la vente directe. Leur projet était de fabriquer des yaourts fermiers. Tout en se formant, Anne-Laure a réalisé une étude de marché ainsi qu’une étude prévisionnelle de faisabilité.

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Pour limiter l’investissement, les associés ont opté pour des équipements d’occasion pour un montant initial de 75.000 €. Malgré la pertinence du projet, le couple a eu beaucoup de mal à trouver une banque qui accepte de les suivre. Ils ont dû s’y prendre à plusieurs fois pour convaincre des financeurs, tous frileux. Réécrit à plusieurs reprises, le projet a fini par être accepté début 2018.

Laboratoire économe
Au mois de mars de la même année, Anne-Laure et Cédric se sont mis à vendre des œufs et du lait cru à la ferme avant de commencer à transformer du lait en fromage blanc et en crème. Par le biais d’une connaissance, ils ont essayé la vente de leurs produits trois fois par semaine à proximité d’une boulangerie dans le bourg de Châtenoy-le-Royal. Le succès les a rapidement conduits à être débordés par la clientèle et ils ont intégré un marché bi hebdomadaire à partir du mois d’octobre. Au même moment, Anne-Laure prenait la place de Nicole (la maman de Cédric) dans le Gaec et la transformation montait en puissance.

Pour la fabrication, la famille Galoche a investi dans un caisson laboratoire d’occasion. Au format d’un container de camion, ce laboratoire mobile et tout équipé a une 

Dans leur laboratoire les associes transforment le lait de leurs montbeliardes en yaourts

superficie de 38 mètres carrés (2,40 m de large X 13 m de long). D’une valeur de 66.000 €, il contient une salle de travail, une chambre froide. Une fois posé au sol, ce cube a juste eu besoin d’être raccordé à l’eau, à l’électricité et à une évacuation pour eaux usées. Les associés ont investi aussi dans une rampe d’étuvage pour chauffer les yaourts ; un pasteurisateur, une conditionneuse à yaourts.

Un magasin au cœur de Châtenoy
Tandis que sur les marchés le Gaec était littéralement dévalisé, le point de vente à la ferme enclavé et loin des rues passantes ne donnait pas satisfaction. Un local commercial s’est trouvé à louer dans l’artère principale de Châtenoy laquelle voit passer chaque jour 18.000 véhicules ! Anne-Laure et Cédric sont allés le visiter. Contre un loyer raisonnable et moyennant quelques travaux, ils ont pris possession de ce point de vente inespéré qu’ils ont ouvert en mars 2019. Dans cette boutique agréable et bien située, le Gaec a diversifié la gamme de ses produits en ajoutant à ses yaourts natures et aromatisés, de la crème, du beurre, du fromage blanc, des crèmes dessert ainsi que du lait cru ou pasteurisé… Le magasin propose aussi en dépôt vente des produits fermiers d’autres collègues (viandes, charcuteries, boissons, huile…).

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40.000 litres dès la première année
Sur les cinq premiers mois d’activité de vente directe, le Gaec Galoche avait déjà réalisé 25.000 € de chiffre d’affaires sur les 35.000 attendus sur 12 mois ! Début 2020, à la veille du confinement, Anne-Laure et Cédric avaient largement dépassé leurs objectifs prévisionnels et ce grâce à une clientèle de particuliers fidélisée à la boutique. L’étude prévoyait 25.000 litres de lait transformés la première année : ce sont 40.000 litres qui ont été ainsi valorisés en 2019 ! Le Gaec a aussi bénéficié d’un important écho médiatique (publicité, presse, revue touristique, réseaux sociaux…).

Heureux de ce succès, les associés ne cachent pas que le développement de l’activité transformation/vente directe a généré de profonds bouleversements en terme de travail. « C’est un autre métier », résume Cédric qui, avec son épouse, a dû embaucher. Mais le travail continue de se faire en famille puisque c’est une tante qui seconde à mi-temps Anne-Laure au magasin. La maman de Cédric aide également à la traite et aux soins des veaux. Cédric continue pour sa part de s’occuper principalement des cultures et de l’élevage, aidé d’un salarié à temps partiel deux matinées par semaine.

 

Chiffre d’affaires multiplié par deux avec le confinement !
Avec le confinement lié à l’épidémie de covid 19, le Gaec Galoche a vu son volume d’activité exploser ! Comparé à la même période de l’année dernière, le chiffre d’affaires de la vente directe a doublé, confie Cédric. Cette hausse des ventes s’est vérifiée sur mars-avril ; elle s’est poursuivie début mai et elle perdure depuis que le déconfinement a commencé, confirme l’éleveur. Alors que la ferme a dû cesser ses livraisons aux collèges, la hausse s’est produite essentiellement au magasin et ce malgré les restrictions d’accès à la boutique : seulement deux personnes à la fois, pose d’un plexiglass à la caisse, marquage au sol pour distancer les clients entre eux…

Marc Labille

Source AGRI71 Publié le 29 Mai 2020

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